· Lucie Dewaleyne · Blog · 3 min read
Ada Lovelace : La visionnaire de 1843 qui a inventé le code (et inspiré Apple)

Saviez-vous que le tout premier programme informatique de l’histoire a été écrit un siècle avant l’apparition du premier ordinateur ?
Nous sommes en 1843. Il n’y a pas d’électricité, pas d’écran, pas de silicium. Pourtant, Ada Lovelace, fille du poète Lord Byron et d’une mère mathématicienne, s’apprête à changer le monde en traduisant un article scientifique pour la revue Scientific Memoirs.
Ce qu’elle va y ajouter changera à jamais notre rapport à la technologie.
La « Note G » : La naissance officielle du code
Ada travaille alors avec Charles Babbage sur son projet de « Machine Analytique » (un ancêtre mécanique de l’ordinateur). En traduisant les travaux de l’ingénieur Luigi Menabrea, elle ajoute ses propres annotations, qui se révèlent trois fois plus longues que le texte original.
C’est dans la célèbre « Note G » que l’histoire bascule. Ada y détaille, étape par étape, une méthode pour calculer les nombres de Bernoulli avec la machine. Ce n’est pas une simple équation : c’est une suite logique d’instructions conditionnelles. C’est le premier algorithme.
Ada Lovelace n’a jamais vu la machine fonctionner (elle ne fut jamais terminée de son vivant), mais elle a réussi à la programmer virtuellement par la seule force de son abstraction mathématique.
Plus fort que le calcul : l’intuition de l’IA
Mais le génie d’Ada ne réside pas seulement dans le « comment », mais dans le « pourquoi ». Là où Babbage voyait une super-calculatrice, Ada voyait une machine universelle capable de manipuler des symboles.
Dans sa « Note A », elle écrit une prophétie stupéfiante pour le XIXe siècle, anticipant la création numérique et l’IA :
« La machine pourrait composer de manière scientifique et élaborée des morceaux de musique de n’importe quelle longueur ou degré de complexité. »
Elle avait compris, 100 ans avant tout le monde, que si l’on peut convertir la musique ou l’art en données mathématiques, la machine peut devenir créatrice. Une vision qui sera débattue par Alan Turing lui-même dans son article fondateur sur l’intelligence artificielle en 1950.
De la « Science poétique » à l’iPhone
Ada appelait son approche la « Science poétique ». Elle refusait de séparer l’imagination de la rigueur scientifique.
Cette philosophie est l’héritage direct que Steve Jobs a insufflé à Apple. Isaacson, le biographe de Jobs, lie explicitement cette vision à la création du Macintosh. Jobs aimait répéter qu’Apple se situait « à l’intersection de la technologie et des arts libéraux ».
Comme Ada, il savait que le code n’est pas une fin en soi, mais un instrument pour l’imagination.
Ce que l’on retient :
L’histoire d’Ada Lovelace nous rappelle une vérité essentielle pour tout projet numérique moderne : la technique seule ne suffit pas.
Que ce soit pour une architecture Cloud complexe ou une interface UX épurée, l’innovation réelle naît toujours d’une vision humaine et créative.
